France Gall, son rendez-vous d’amour

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France Gall super branchée sera la reine du Zénith pendant un mois. Un show très attendu.

Depuis deux ans, France n’était pas montée sur une scène parisienne. Cette année, c’est au Zénith, le nouveau temple futuriste de la musique qu’elle revient pour un rendez-vous d’amour jusqu’au 7 octobre. Salut ! assiste aux derniers préaparatifs.

Alors, France, le Zénith c’est un pari ou était-ce la seule salle libre ?

Non. c’est simplement la première salle où je passe à Paris qui a été construite pour faire de la musique. Avant je me suis produite au théâtre des Champs-Elysées mais c’est plus possible, et au Palais des Sports, le Zénith est un endroit fantastique, c’est le futur. Je trouve génial d’être ici. Bercy est trop grandiose et mon public a besoin d’être près de moi dans le spectacle pour ne rien perdre des petits détails. Autrement, à quelques heures du premier jour, il y a des tas de problèmes (elle éclate de rire) mais je ne pense pas qu’il y ait de spectacles sans problèmes. Par contre je n’ai pas le trac, ça m’inquiète un peu quelque part.

Ce sera un nouveau concert par rapport à celui de 1982?

J’espère, je ne tiens pas à faire la même chose ! D’abord, il y a des gens différents, des chansons nouvelles et aussi des anciennes que je n’ai pas chantées depuis longtemps, l’ambiance sera tout autre par rapport à la salle, à la scène qui permet des décors importants. Deux parties : une première plus dure dans laquelle je serai là bien présente, entourée de mes musiciens. la deuxième partie sera peut-être plus poétique et j’espère que ce sera un grand voyage dans lequel le public me suivra. Beaucoup ,d’effets de lumières, des projections, ‘sept musiciens, quatre anciens et trois nouveaux dont un saxo anglais et trois choristes, le problème de la chorégraphie n’a pas été simple, j’ai changé quatre fois de chorégraphe. Je crois que l’on n’était pas sur la même longueur d’ondes. Ce que je demande aux danseurs, c’est d’oublier tout ce qu’ils ont appris pendant vingt ans, alors certains le supportent mal. Finalement, je travaille avec la même personne depuis sept ans, c’est très important pour moi les rapports harmonieux car pour collaborer pendant quatre mois avec quelqu’un, il faut vraiment s’adorer.

Dis-moi, je t’ai bien vue faire du karaté ?

Oui, parfaitement, ce sera l’innovation de ce spectacle. Je trouve que le karaté c’est du spectacle, c’est beau et puis ça me permet de me détendre. Je pense que je vais continuer à en faire car ca me sécurise. Dans la rue, je me sens plus sûre de moi, je me sens moins agressive depuis que je fais du karaté.

Cet été a été consacré au repos ou au travail ?

En juillet, je suis partie avec mes bébés à Saint-Tropez comme chaque année. En août, j’ai fait des allers-retours Paris-campagne, j’en ai profité pour faire venir le metteur en scène sur place pour travailler. Cette période de septembre est extraordinaire, préparer un spectacle en août c’est l’idéal alors que je pensais le contraire. Et puis j’ai besoin de calme, d’ailleurs, si c’était à refaire je choisirais à nouveau cette date.

Parle-nous un peu de ton look.

Moi, tu sais, je suis très souvent habillée à la scène comme à la ville. Il y aura bien sûr une idée mais mes vêtements pourraient se porter à la ville avec un petit détail différent qui fera que les gens découvriront un nouveau style qu’ils pourront adopter par la suite. Mes tenues de scène s’harmonisent avec les lumières, mon affiche est d’ailleurs très en accord avec moi-même. Je suis quelqu’un qui bouge beaucoup sur scène. ma tête, mon corps suivent la musique, alors je ne pouvais pas être figée sur mon affiche.

Tu débutes le 11 septembre, et après ?

Le spectacle s’arrête le 7 octobre, il n’y aura pas de prolongation possible car Téléphone enchaîne tout de suite derrière. Après, je m’arrête quinze jours et je pars en tournée un mois en France, Belgique et Suisse. Je suis très heureuse de partir en tournée. J’ai trois villes fétiches: Nice, Lille et Lyon. Après, eh bien, je décroche comme d’habitude.

Tu as eu le temps d’écouter un peu ce qui passe en radio ?

Non, parce qu’on déménage tout le temps (France éclate de rire) et je n’ai pas le temps d’installer la stéréo. En ce moment, je pense trop au spectacle alors je n’ai pas le temps d’écouter la radio. Il y a un morceau que j’adore mais le titre m’échappe complètement.

Veux-tu ajouter quelque chose à propos de ton spectacle?

Oui, bien sûr, la première chose c’est que je pense que je me suis entourée de personnes extraordinaires, c’est sûrement pour cela que mon trac a disparu. Sur scène, je suis portée par mes musiciens et ça aussi, c’est très important. La première fois que j’ai vu les lumières, j’ai été agréablement surprise. C’est vraiment ce que j’ai vu de plus beau et quand je pense que c’est dans mon show je suis encore plus confiante. Toute cette équipe de techniciens qui m’entoure est française et ils ont tous fait le maximum. Ces spectacles s’adressent à tous les gens qui achètent, qui aiment mes chansons et qui comprennent ce que je fais mais aussi, cette année, je le fais pour moi car j’attends depuis deux ans ce moment privilégié de monter sur scène. Le public a évolué grâce à ce que font des gens comme Daniel Balavoine, Gotainer, Jacques Higelin et Michel Berger, c’est-à-dire des choses de qualité qui incitent le public à se déplacer. à apprécier, à réagir intelligemment, c’est formidable de les voir chanter, danser, c’est un beau cadeau. Pour moi. cette série de concerts est avant tout un grand rendez-vous d’amour. Et j’en suis très heureuse.

Après plusieurs heures passées au Zénith en compagnie de France Gall, de toute son équipe et du maître d’œuvre, Michel Berger, qui resta très discret tout au long de cette répétition, nous étions certains que France allait une fois de plus remporter une victoire. Propos recueillis par Daniel Moyne

Magazine : Salut !
Date : 12 au 25 Septembre 1984
Numéro : 234

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