Douce France (Presse)

L’article retranscrit

12 novembre 1987. Le Zénith à Paris : La salle est pleine à craquer : six mille personnes attendent dans le noir.

12 novembre 1987. Le Zénith à Paris : La salle est pleine à craquer : six mille personnes attendent dans le noir.

Tout à coup des centaines de briquets s’allument alors qu’un projecteur vient se braquer sur la silhouette blonde qui entre sur scène. France Gall est arrivée !

L’euphorie commence : le public se met à hurler et applaudit sans relâche. Une heure quarante-cinq plus tard, heureux, épuisés, les fans se dispersent aux alentours du Zénith. Complètement possédés par la magie de ce show exceptionnel ils continuent de fredonner leurs airs préférés …

Sous l’étoile du Berger …

Est-il bien nécessaire de vous rappeler que toutes les chansons de France Gall sont écrites par Michel Berger qui a également pris en charge la conception du spectacle. Son idée était simple : donner au public l’illusion que le concert se déroulait en plein air, un soir d’été. Habillement sélectionnées, de nombreuses diapositives, projetées sur écran géant tout au long du spectacle, ont vite fait de créer l’illusion. Le reste, seuls le charme, la bonne humeur, la voix et le dynamisme de France Gall pouvaient s’en charger.

Aujourd’hui France Gall a quitté le Zénith. Mais son spectacle n’est pas perdu pour autant puisqu’elle part se produire à travers de nombreuses villes de France. Et, pour la première fois depuis le début de sa carrière, elle va balader son show jusqu’à l’île Maurice, la Réunion et … Madagascar !

Premiers pas

On est loin de la jeune fille de seize ans qui enregistra son premier disque avec une chanson écrite par son papa. Cela se passait en 1962. Une intrusion timide dans le monde du showbiz qui, très vite, deviendra prometteuse. Un an s’est à peine écoulé depuis sa première apparition dans le marché du 45t, que France Gall enregistre « Sacré Charlemagne » pour voler les premières place du hit-parade. Également écrite par son papa, cette seconde chanson qui raconte les « martyrs » de l’école, fait écho au grand succès de Sheila « L’école est fini » dont la France entière fredonne le refrain. La voix juvénile de France Gall tout comme sa silhouette adolescente et timide ont vite fait de fasciner un parolier avide d’innocence : Serge Gainsbourg ! Les titres tombent les uns à la suite des autres. Cela commence avec « Annie aime les sucettes » (un titre repris par Jane Birkin quelques années plus tard …) pour enchainer sur « Poupée de cire poupée de son » qui remportera, en 1965, le grand prix de l’Eurovision !

Michel Berger se déclare

Mais c’est connu, le succès a ses bons et ses mauvais côtés, France Gall connait la gloire, mais aussi la solitude. La fin des années soixante sont pour elle la traversée d’un long désert. La voilà qui se retrouve seule sur les rives d’une plage oubliée par la tempête. Heureusement ce « cafard » ne va pas durer trop longtemps. Dans l’ombre, un jeune auteur-compositeur est en train d’écrire une « déclaration » qui va relancer la carrière de la petite France et lui ouvrir les portes du grand amour …

Ce jeune compositeur s’appelle Michel Berger. D’un simple coup de baguette magique il a su ouvrir le chemin des étoiles à celle qu’il aimait. Aujourd’hui le couple France Gall – Michel Berger a gravit, jusqu’au sommet, les marches du hit-parade français que l’on nomme à présent « Top 50 ». Que demander de plus à la vie. France Gall est à présent sereine, son public l’aime, il a confiance en elle et… elle le lui rend bien. Avec un mari pour allié et des enfants pour éclairer leur bonheur, notre chanteuse n’a décidemment rien à envier à personne.

« Babacar » ou l’Afrique au cœur

N’oublions pas non plus de citer une rencontre qui fut, elle aussi, déterminante dans la vie de France Gall : celle de Daniel Balavoine. C’est dans un opéra Rock signé Michel Berger que le jeune chanteur de « l’Aziza » a débuté sa carrière. L’opéra s’appelait « Starmania » et France Gall en était une des principales interprètes. Ça, c’est pour leurs points communs : la musique et la chanson. Mais Daniel nourrissait une autre passion qu’il sut très vite communiquer à ses deux amis ; l’Afrique. Il ne fallait pas longtemps à France Gall, pour qu’elle comprenne combien certains pays d’Afrique sont démunis et qu’il devient urgent de les aider. Elle s’engage aussitôt à combattre la sècheresse et la misère aux côtés d’actions humanitaires auxquels elle apporte son dynamisme et son soutien … Sincère, souriante, active et généreuse France Gall n’a l’intention de laisser tomber ni la chanson, ni son combat pour un monde meilleur …

Magazine : Spot Light
Date : Janvier 1988
Numéro : 7

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