Il a fait chaud sur Saint-Tropez, ce dimanche 2 août. Une véritable canicule. D’après la météo, la plus chaude journée de l’été.
Alors, au coucher du soleil, beaucoup de malades sont descendus dans la cour de l’hôpital, pour prendre le frais sous les arbres.
Dans les couloirs, les derniers visiteurs s’attardent à plaisir auprès de ceux qu’ils aiment et qu’ils vont devoir quitter jusqu’au lendemain, jusqu’à la prochaine visite.
Soudain, il est 21 heures, la fièvre s’empare de l’hôpital. Des infirmières, des médecins s’agitent, courent en tous sens, l’air affolé, l’œil sombre.
Rapidement, les malades sont priés de regagner leur chambre, tandis que les visiteurs se voient reconduire, courtoisement mais fermement, jusqu’à la sortie.
Il y a une tension terrible dans l’air. Tout le monde sent bien qu’un drame vient d’avoir lieu. Mais quoi ? Quel drame ? Une jeune femme, fille d’une personne hospitalisée, a le temps de surprendre une scène poignante, avant qu’une infirmière ne referme précipitamment la porte de la chambre. Elle voit une femme blonde passer dans le couloir, soutenue par deux amis. Une femme qu’elle ne reconnaît pas, sur le coup.
« Elle pleurait, a-t-elle raconté plus tard. Elle sanglotait avec un désespoir atroce, insupportable … »
Ce n’est que le lendemain que ce témoin apprendra que la jeune femme brisée par la douleur qui est passée tout près d’elle n’était autre que France Gall. France Gall à qui cet été déjà si meurtrier, puisqu’il a emporté coup sur coup Véronique Mourousi et Arletty, venait d’arracher l’homme qu’elle aimait, terrassé une heure plus tôt par une crise cardiaque foudroyante.
France Gall torturée, au milieu de ses sanglots fous, par un regret lancinant, terrible : celui d’être arrivée trop tard pour donner un ultime baiser d’amour à Michel Berger.
Tout s’est passé si vite, trop vite. La mort a frappé avec une cruauté foudroyante, imprévisible.
Il est environ 19 heures quand Michel Berger part pour son court de tennis privé avec un ami. Il fait encore très chaud, mais ils décident de jouer quand même, comme ils le font pratiquement tous les jours.
Pourtant, un quart d’heure plus tard, Michel ne se sent pas très bien. Pas de malaise véritable, non, mais une sorte de gêne qu’il met sur le compte de la canicule. Il demande à son adversaire d’interrompre la partie et va se plonger dans l’eau fraîche de sa piscine. Il y passe une vingtaine de minutes puis, se sentant mieux, il avale un grand verre d’eau et vient reprendre la partie entamée.
Cette partie, la dernière, va durer à peine une demi-heure.
Il est environ 20 heures quand Michel Berger frappe son ultime balle. Aussitôt après, il s’effondre brusquement sur le court, face contre terre, terrassé par l’infarctus.
Affolé, l’ami se précipite vers la villa pour avertir France qu’il se passe quelque chose de grave. France, qui est seule, puisque leurs deux enfants, Pauline, 13 ans, et Raphaël, 11 ans, sont partis poursuivre leurs vacances loin de Saint-Tropez.
Rongée par l’angoisse, France se rue vers le court, submergée par la souffrance, elle prend le visage de Michel entre ses bras, l’étreint avec l’énergie du désespoir, l’embrasse avec ferveur.
Il est déjà trop tard. Ces baisers qui le transportaient de bonheur, Michel ne les sent plus. Cette chaleur, cette vie, cet amour que France essaie de lui communiquer une fois encore ne peuvent déjà plus l’atteindre.
Son cœur a cessé de battre, Michel Berger n’est plus.
Le médecin généraliste, puis le cardiologue, accourus presque aussitôt, ne pourront que constater la mort. Tous leurs efforts, toutes leurs tentatives pour ramener Michel à la vie resteront tragiquement inutiles. Le SMUR (Service médical d’urgence) est malgré tout appelé. Michel Berger est conduit à l’hôpital de toute urgence. Là encore, on tente le tout pour le tout pour faire repartir son cœur.
Mais le Destin, ce jour-là, a décidé de rester sourd aux appels des hommes. A 44 ans seulement, Michel Berger s’en va définitivement. Une effroyable solitude s’abat sur France Gall. D’autant plus effroyable, pour une mère, qu’elle n’a même pas la consolation de serrer ses enfants contre elle. Elle comprend avec désespoir que ce ne sera pas elle qui leur apprendra qu’ils ne verront plus jamais leur papa. Plus terrible encore peut-être, en ces minutes douloureuses, elle sait que Pauline et Raphaël n’auront pas même le bien mince réconfort de se soutenir dans cette terrible épreuve, puisqu’ils ne passent pas leurs vacances au même endroit ! Elle comprend tout cela, France Gall, au moment même où le malheur s’abat brutalement sur la «Grand-Baie», leur villa Tropézienne qui était celle du bonheur et de la douceur de vivre.
France et Michel y étaient depuis le début du mois de juillet dans cette maison qu’ils adoraient, dominant la plage de Pampelonne. Rien ne pouvait leur faire plus plaisir que ces vacances en famille, avec leurs deux enfants qui passent avec eux les premières semaines de cet été, ainsi que quelques rares amis, à l’écart de l’agitation tropézienne. Des vacances qui revêtaient, cette année, un caractère exceptionnel, des vacances d’amoureux, des vacances pour se retrouver pleinement.
Parce que, juste avant, Michel avait fait un cadeau sublime à France, le plus beau qu’il lui ait jamais fait, peut-être : « Double Jeu », l’album qu’il avait écrit pour eux deux, leur premier disque en duo. Les chansons qui le composent sont de pures merveilles, grâce au talent de Michel, bien sûr, mais surtout parce qu’on y sent deux cœurs battre à l’unisson, au rythme d’un même amour, deux êtres se retrouver en parfaite harmonie après des moments parfois douloureux.
Ce disque, c’était aussi un geste bouleversant, la main tendue d’un homme vers la femme qu’il aime, parce qu’il sait qu’elle souffre dans sa chair. France, nous vous l’avons raconté déjà, a dû affronter une douloureuse dépression pour passer victorieusement le cap si délicat de la quarantaine. Un cap fait de doutes, d’angoisses face à l’avenir.
Alors, Michel avait écrit « Double Jeu », ce disque dont France a dit qu’il était comme leur troisième enfant. Ce disque qui, aujourd’hui, résonne comme une étrange prémonition, comme si Michel, inconsciemment, avait voulu, avant de disparaître, léguer à France cet ultime fruit de leur grand amour. Un amour qui, en dix-huit ans, était devenu l’un des plus beaux, l’un des plus forts de toute l’histoire de la chanson.
Pourtant, au début, pas de coup de foudre entre France et Michel… sinon un coup de foudre purement artistique. En 1973, la carrière de France Gall est au plus bas. Parce qu’elle ne veut plus être uniquement une « poupée de cire, poupée de son », le succès la fuit. Déboussolée, France est au bord de renoncer définitivement à son métier, de tourner la page.
Jusqu’à ce jour, où elle entend par hasard à la radio une chanson qui fait tilt dans son esprit et dans son cœur. Elle s’appelle « C’est un cœur brisé», elle a été écrite et composée par son interprète, Michel Berger.
Et là, d’un seul coup, France prend la décision qui va bouleverser toute sa vie. De chanteuse, puis de femme : « En l’écoutant chanter, expliquera-t-elle, des années plus tard, je me suis dit : « Il est ma dernière chance. Je vais le rencontrer et, si ça ne marche pas, je fais autre chose. »
Et, pour la première fois de ma vie, moi qui suis si timide, j’ai décroché mon téléphone pour dire à Michel que je voulais travailler avec lui.»
Étrangement, quand on connaît la suite, leur première rencontre n’est pas vraiment enthousiaste, c’est le moins que l’on puisse dire. Michel Berger se fait tirer l’oreille : ça ne lui dit rien d’écrire pour cette chanteuse qui, à ses yeux, est toujours la gamine qui susurrait « Sacré Charlemagne ».
Mais France s’accroche. Elle a compris toute la richesse du talent de Michel. Alors, petit à petit, au fil des rencontres, ils apprennent à se connaître. Michel découvre avec étonnement, puis émerveillement, quelle femme exceptionnelle se cache derrière le sourire toujours un peu enfantin de France. Et, finalement, il écrit pour elle le premier d’une longue série de prodigieux succès. Une chanson dont le titre sonne comme un bouleversant aveu : « La Déclaration ».
Car Michel et France ont très vite compris qu’ils s’aimaient, qu’ils étaient faits l’un pour l’autre et que l’avenir, désormais, se conjuguait à deux !
Ils se marient le 22 juin 1976. Entre temps, ensemble, ils ont donné naissance à plusieurs énormes succès, comme « Si maman, si », « Dancing disco » ou « Musique ». Il y en aura d’autres: « Ella, elle l’a», « Babacar », « Cézanne peint», d’autres encore.
Le duo qu’ils forment est exemplaire. Leur complicité est totale, leurs deux sensibilités s’accordent et se fondent de façon presque miraculeuse.
Cette union parfaite s’illustre avec éclat dans leur art. Les chansons que Michel écrit pour sa femme « collent» littéralement à la peau de France. On pourrait croire qu’elles émanent directement de la femme épanouie qu’elle est devenue auprès de lui. Le résultat, ce sont leurs chansons, ces petits joyaux si parfaits qu’on ne sait plus bien lequel des deux leur a donné naissance.
Mais, même si leur triomphe les comble, il manque à Michel et France une autre naissance pour être pleinement heureux : un enfant. Cet enfant que Michel désire plus que tout et que France, malheureusement, ne pourra sans doute jamais lui donner … selon son médecin !
« Pauline et Raphaël, ce sont deux vrais miracles, expliquera-t-elle plus tard. Avant ma première grossesse, j’ai vécu les trois années les plus terribles de ma vie. Heureusement, Michel était à mon côté. Il me soutenait dans mes moments de découragement, ne cessant de me répéter qu’il fallait voir d’autres médecins, qu’il y avait des traitements, que rien n’était perdu. »
Alors, durant des mois et des mois, cœur contre cœur, Michel et France vont se battre ensemble pour mettre au monde Pauline et Raphaël, pour exaucer le vœu le plus précieux de Michel : fonder une vraie famille. Michel qui, durant sa trop courte vie, aura répété maintes et maintes fois : « Mon plus beau rêve, c’est de vieillir auprès de France et de nos deux enfants ! »
Comme pour conjurer le mauvais sort, comme pour se persuader lui-même qu’il le réaliserait, ce rêve … Brutalement, le rêve s’est brisé. Dans la chaleur d’une journée d’été, dans un Saint-Tropez éclatant de soleil et de blancheur, un lourd rideau noir est tombé.
Quelques heures avant le drame, Michel et France, ensemble, faisaient une étrange confidence à notre confrère « Le Parisien ». France expliquait que la veille, un homme lui avait lu les lignes de la main, sur la plage, et lui avait prédit qu’elle allait rentrer dans l’immortalité, que cela allait venir maintenant. Et Michel Berger ajoutait alors ces mots aujourd’hui lourds de sens: « Je suis très curieux de voir ce que l’immortalité va choisir comme terrain.,
L’étrange voyant s’est trompé. Ce n’est pas France, mais Michel qui est entré dans l’immortalité, celle de ses chansons, écrites chacune comme un hymne à la vie, bien sûr. Mais surtout celle qui lui est donnée par ce déchirant amour que France est désormais seule à porter en elle, à jamais vivant.
Par Marie-Laure Assay
La BMW noire franchit l’entrée de l’hôpital à 11 heures, le mardi 4 août 1992.
Un soleil indifférent, indécent presque, brille sur Saint-Tropez comme si rien ne s’était passé ces derniers jours.
Comme si la mort venue le dimanche précédent s’emparer d’un être au faîte de sa carrière et de son bonheur d’homme n’était qu’un menu événement parmi d’autres …
Sur la banquette arrière de la voiture, deux femmes se tiennent très proches l’une de l’autre : France Gall et son amie, Béatrice Schoenberg, la journaliste qui présentait le Journal télévisé de La Cinq. France vient assister à la levée du corps de Michel Berger. Michel, son mari, son amour.
D’une atroce pâleur sous son hâle, les yeux masqués de lunettes noires, France vacille en mettant pied à terre. Le cauchemar qu’elle vit depuis dimanche atteint son moment de fulgurance dans le hall de la morgue où repose Michel. Frêle déjà, France parait encore plus fragile dans son simple tee-shirt noir et sa jupe à petits dessins. On dirait une enfant, une enfant terrassée par la douleur.
11h25. Soutenue par son amie, France regagne la BMW d’une allure d’automate. La voiture démarre lentement pour se placer derrière la Mercedes break du fourgon mortuaire qui ouvre la route. Dehors, c’est le jour du marché, avec ses bruits et ses rires. Le convoi ne peut traverser la place des Lices et se voit contraint d’emprunter la route des plages. Ici, la vie continue au rythme des vacances. Mais Michel fait son dernier voyage, et France affronte sa souffrance. Tenir le coup …
Tenir, il le faudra, bien sûr, pour les enfants. Mais d’abord pour conduire Michel jusqu’au cimetière de Montmartre, à Paris, là où depuis le 1er février dernier repose Jean Hamburger, le père de Michel, médecin de talent et pionnier de la greffe du rein. C’est à côté de lui que Michel sera, mais c’est dans le caveau de son frère, Bernard, lui aussi fauché en pleine jeunesse qu’il reposera. Il en avait fait le vœu lorsque Bernard était mon en 1982, à 42 ans, d’une sclérose en plaques. Architecte, jeune bâtisseur dynamique, Bernard n’avait pas eu le temps d’atteindre les sommets auxquels son intelligence, son talent le destinaient. Et Michel en avait beaucoup souffert.
Et voilà que ce vœu qu’il avait prononcé dans sa douleur en 1982 prenait une tragique réalité dix ans plus tard. En cet été 1992, la vie de Michel s’achevait à son tour, brutalement, à 44 ans. Une vie qui semblait jusque-là s’être déroulée en une succession de bonheurs et de succès.
Le premier bonheur de Michel est d’avoir eu des parents formidables …
Né dans une famille où rien ne lui manquait, ni l’affection, ni le confort douillet qu’apporte la réussite d’un père, brillant médecin, d’une mère, concertiste de réputation internationale sous le nom d’Annette Hass avant son mariage, Michel a connu une jeunesse choyée. Mais ce qui a surtout compté pour lui, c’est la compréhension de ses parents lorsqu’il a voulu devenir musicien, lorsque, à 15 ans, il s’est mis à composer des chansons. Son père, qui aurait voulu qu’il suive des études de médecine, n’en a pas fait un drame. Sa mère, qui lui avait appris le piano dès l’âge de 5 ans, s’est réjouie de voir son fils se prendre de passion pour la musique … Jusqu’à ce qu’elle découvre le nom de la « chansonnette » qu’il avait écrite en secret : « Les Girafes ». Un peu déçue, elle s’était aperçue alors que son fils n’aimait que le jazz, le rock, la pop music !
Ce premier titre, « Les girafes », Michel trouve le moyen de le vendre à Bourvil qui l’enregistre. Michel touche ainsi ses premiers cachets d’auteur.
Plus tard, un de ses titres « L’amour, tu n’y crois pas » lui vaut de devenir le « chouchou de la semaine » de « Salut les copains », la célèbre émission de Daniel Filipacchi, sur Europe N°1. Il figure même sur l’inoubliable photo du magazine de l’émission où sont réunies toutes les idoles de l’époque. Et, à un mètre de lui, on découvre … France Gall ! Mais, ce jour-là, ils ne s’étaient même pas regardés !
Bien entendu, Michel n’a pas abandonné ses études dès qu’il s’est mis à composer. Il a suivi des cours de philosophie et a même obtenu une maîtrise à partir d’un sujet qui lui tient à cœur plus que tout : « l’esthétique de la pop music », où il a présenté une étude comparée des deux premiers albums du célèbre chanteur guitariste américain, Jimi Hendrix.
Michel a perçu le génie d’Hendrix, le plus étonnant guitariste de la génération musicale de l’époque, et même … Mais en France, c’est la vague yé-yé qui bat son plein. Michel se consacre à plein temps à son art en ces moments-là. Il écrit, compose, mais rien ne marche vraiment. Il en arrive à se dire que c’est parce qu’il a été trop protégé. Il en vient à souffrir … de n’être pas né dans la rue !
« J’enviais des gens comme Johnny Hallyday ou Gérard Depardieu, racontera-t-il plus tard, lorsque le grand Michel Berger a enfin été reconnu par le monde entier, des gens qui avaient appris très jeunes à se servir de leurs poings, pour survivre, pour se sortir de leurs difficultés, pour réussir. Moi, je n’étais qu’un petit rocker bourgeois ».
Et puis, étape par étape, il se fait un nom… en écrivant pour les autres ! Pour Françoise Hardy, pour Véronique Sanson, une toute jeune chanteuse dont il fait une vedette et qui, très vite, va prendre une place plus grande dans sa vie, dans son cœur.
Véronique, c’est son premier grand amour. Ils ont tout en commun : la passion de la musique, de la chanson, leur vie d’amoureux éblouis qui se promènent dans Paris main dans la main, leur jeunesse, leurs enthousiasmes. Leurs espoirs à réaliser … Mais en 1973, après avoir vécu six ans ensemble, ils se séparent. Leur histoire est finie.
C’est l’année où il va rencontrer France, parce qu’elle lui téléphone pour qu’il lui écrive des chansons.
« Le moins qu’on puisse dire, avait-elle confié au magazine « Marie-Claire » en 1982, c’est qu’il n’était pas très enthousiaste. Finalement, il l’a fait et m’a écrit « La Déclaration d’amour » …
En vérité, la déclaration d’amour se fait aussi entre eux et, le 22 juin 1976, ils se marient. La chance, à ce moment, décide de s’installer sans préavis dans la carrière de Michel. Toutes ses chansons sont des succès. Son nom est connu du grand public. Il devient une star. Une star qui, en 1980, remplit le Théâtre des Champs-Élysées avec une formation de dix rockers et d’un orchestre symphonique au grand complet : un triomphe !
Avec France et leurs deux enfants, Pauline et Raphaël, Michel vit parallèlement une existence familiale heureuse. Loin de la foule, loin des mondanités, leur couple se consolide au fil des années. Si Michel continue d’écrire des chansons pour France, des chansons qui toutes sont premières au hit-parade, jamais encore pourtant, ils n’ont travaillé ensemble …
Mais il y a quelques mois, après seize ans d’union, seize ans d’amour, ils ont fait à leur public la merveilleuse surprise d’un album en duo : « Double Jeu ». Et alors qu’ils venaient d’unir leurs deux voix, comme pour un deuxième mariage, le destin, qui avait toujours été doux, a décoché son coup le plus cruel, le plus définitif : la mort.
Leur volonté de chanter ensemble retentit aujourd’hui comme une bien étrange prémonition. Et France, la première, avait peut-être éprouvé l’inquiétude vague du drame qui vient de se jouer lorsque, en Juin dernier, à propos de « Double Jeu », elle avait dit lors d’une interview accordée à « France-Soir » :
« Aujourd’hui, on est tous les deux sur le même album, on se cherche » …
Par Lila Pascalis
Magazine : France Dimanche
Par Par Marie-Laure Assay et Lila Pascalis
Date : du 8 au 14 août 1992
Numéro : 2397
Merci à Elisabeth.