La petite histoire
Le coffret France Gall – Best of live contient 4 CD dans un boitier long box qui compile des extraits des concerts de France Gall de 1978 à 1997.
Cet opus, paru le 5 novembre 2012, contient un livret de 18 pages particulier en ce sens qu’il donne la parole au public, aux fans, avec des citations et des lettres de fans qui ont été sélectionnés par la chanteuse.
France Gall s’exprime dans ce livret : “Mais c’est vrai, à part les cris dans la salle, que ressentent-ils, tous ceux qui étaient là en face de moi? Comment le vivent-ils, ce moment entre eux et moi? Que leur apporte-t-il? Qu’est-ce qu’il leur en reste pour finir? C’est toutes ces questions que je me pose et que je vous pose aujourd’hui. Pour la première fois la parole est à vous … Maîtrisez votre trac !”
France Gall Collection vous propose la retranscription complète du livret et de ces 20 témoignages :
La première fois, à 16 ans, j’ai chanté faux du début à la fin, ça s’appelle le trac ! Pour maîtriser la scène, il faut d’abord comprendre pourquoi on a peur et ensuite maîtriser son trac. Au début, je n’aimais pas la scène, je ne comprenais pas où était le plaisir; il n’y avait aucun partage avec le public à cette époque. Quand on s’est rencontré, Michel a dû me convaincre de remonter sur scène et, depuis, il n’y a pas eu de chanteuse plus heureuse que moi en scène. Vous ne pouvez pas imaginer comme je suis reconnaissante au public de venir me voir, je trouve ça extraordinaire même ! J’aurais aimé pouvoir accueillir chaque personne avec un gros bisou. Avant le show, je suis dans cet état d’esprit d’amour.
Après avoir répété avec les musiciens les réglages de son, rigolé avec les techniciens au catering, je préfère m’isoler dans ma loge silencieuse, pour me préparer physiquement et mentalement. Faut faire le vide avant de vivre un truc aussi énorme qu’entrer en scène devant des milliers de personnes différentes chaque soir! La pression monte au rappel de l’heure toutes les 15 minutes : France, dans 30 minutes en scène ! France, dans 15 minutes en scène ! France, on y va! J’adore le bruit de nos pas pendant la traversée des coulisses dans le noir pour atteindre la scène. Souvent, je prends la main de mon stage manager, pour ne pas me prendre les pieds dans un câble. J’entends la salle qui m’attend et qui m’appelle. On m’installe mes oreillettes au bord de la scène, rideaux fermés. On me demande si je suis prête avant de me donner mon micro, une dernière gorgée d’eau, je jette mon bonbon pour la gorge. On y va! C’est parti pour 2 heures.
Moi qui fuis le regard des autres dans la vie, sur scène ça ne me gêne pas du tout ! On est habillée de lumière magique, on se sent belle et aimée, tellement aimée. Quand je suis en scène, la lumière dans les yeux, je chante face à une salle remplie, mais invisible. Je sais que je vais devoir batailler pour emporter l’adhésion de ce grand trou noir et faire tomber les barrières entre nous. Je me sens forte avec ma musique et mon spectacle doit se dérouler en crescendo. Parfois le retour du public est tellement puissant que je me demande comment réussir à lui rendre ce qu’il me renvoie. Faire de la scène comme je l’ai fait et avoir cet échange comme je l’ai vécu avec mon public est la récompense suprême de ce métier unique. Mais c’est vrai, à part les cris dans la salle, que ressentent-ils, tous ceux qui étaient là en face de moi ? Comment le vivent-ils, ce moment entre eux et moi ? Que leur apporte-t-il ? Qu’est-ce qu’il leur en reste pour finir ? C’est toutes ces questions que je me pose et que je vous pose aujourd’hui. Pour la première fois la parole est à vous … Maîtrisez votre trac ! France Gall
- Chantal Sanvoisin
- Gisèle Cohen
- Chrystelle Denoeux
- Monique Brognon
- Patricia Ferrara Le Bail
- Philippe Thomas
- Serge Sicre
- Patrice Vincent
- Christelle Petit
- Freddy Lhermine
C’était à Dijon, le spectacle de France avec son orchestre de filles. France, cheveux longs, pantalon rouge et joli chemisier blanc … J’avais emmené avec moi ma petite fille Justine … et France descendait dans la salle et chantait tout en marchant devant le premier rang, et nous y étions … J’ai vu un si beau sourire sur le visage de Justine …
La première fois que j’ai vu France, c’était au Palais des Sports et j’avais 9 ans. Je n’en suis toujours pas revenue!!! J’ai été transportée – je ne saurais dire où – mais à tel point que je l’ai suivie partout en concert après. L’artiste avec un grand A, qui vous donne tout avec pudeur et grâce, mais, surtout, qui rend à la musique ce qu’elle lui procure : un bonheur immense. Une voix magnifique, de l’émotion intense, des chorégraphies originales et du rock, oui ça bouge vraiment en même temps à un concert de France. La voir en spectacle se mouvoir, se déplacer avec ses gestes “bien à elle” au son de la batterie et de la basse me comblait. Mon cœur décollait et la rejoignait sur scène. Ajouter à cela une sensibilité profonde, rare et naturelle, qui m’a totalement bouleversée. Sur scène, moi j’ai vu une magicienne, qui, dans son élément, est en harmonie totale avec ses musiciens et le public. Je me suis envolée, j’ai littéralement “décollé”, et ce, des centaines de fois avec elle. Ses spectacles pouvaient toucher mais rendaient surtout heureux et donnaient une pêche inimaginable. Ses concerts m’ont nourrie de bonheur toute ma vie.
La première fois, c’était à Lille au Palais Saint-Sauveur en février 1982. J’avais 15 ans, des rêves plein la tête. France qui chante, France qui danse, France qui joue du saxophone … Les lumières, l’énergie dégagée pour ce tourbillon de musique. La fête quoi !! Une communion formidable entre Elle et Nous.
Dès le début du concert, j’ai été emportée par la musique de Michel, par le bonheur évident que France éprouvait à être sur scène et par l’énergie fantastique qu’elle dégageait. Quelle fête ! Je n’avais jamais rien connu de tel ! Cette soirée de 1984 a changé ma vie et m’a ouvert le cœur : France et Michel y sont entrés et ne m’ont plus jamais quittée.
1984 au Zénith : Un concert qu’on aurait aimé “illimité” tellement c’était bon.
C’était en 1988, à Montpellier, 20 ans, premier concert de ma vie, le rideau s’ouvre … Une heure trente de voyage : La Sainte Victoire, Dakar, la boîte de Jazz à New York … J’ai tellement été ébloui par ce voyage multiculturel que j’ai choisi ce jour-là d’en faire mon métier …
Chaque fois que j’ai eu la chance de voir France Gall en concert à Toulouse, j’avais l’impression d’aller au rendez-vous d’une amie, tellement cette artiste fait partie de moi, tellement j’ai grandi avec sa musique, tellement j’ai voyagé avec elle.
Moments d’émerveillement, de joie, de danse, de transe ! Bref, touché au plus profond de soi-même.
21h20: les lumières s’éteignent et les premières notes de musique commencent à emplir la salle. Dans la lumière France arrive. C’était magique quand je l’ai vue devant moi. Mon cœur battait la chamade incroyablement. Je serrais la main de mes parents très fort et j’ouvrais grand mes yeux et mes oreilles pour graver ces moments dans mon cœur et dans ma mémoire à jamais. Je me souviens des lumières et de la force de France, toute l’énergie qu’elle donnait. Puis est arrivé Le paradis blanc et tout ce blanc comme une banquise sur cette scène rouge. Les larmes coulaient. Je suis sortie de ce concert des étoiles plein les yeux.
Rock’n’France à Bercy. On avait une chanteuse rock, moderne, anticonformiste et personne ne le savait! Oser “faire” Bercy, la plus grande scène française, avec un tout petit groupe, sans artifice, dans une mise en scène totalement dépouillée. Elle a préféré chanter sans aucune esbroufe mais avec le cœur et l’émotion. En un mot, telle qu’elle est : vraie.
- Catherine Hucorne
- Nicolas Dourlens
- Eléonore Deflavion
- Bertrand Courcoux
- Isabelle Pellegrin
- Nicolas Ricoud
- Caterina
- Nathalie Gillaizeau-Carré
- Nathalie Durieux
- Charles Vallon
Forest National, novembre 93. Ce concert de France, c’est le rendez-vous que j’attendais depuis toujours, une musique et des mots qui expriment enfin ce que je ressens tout au fond de moi, et quelqu’un qui me connaît sans m’avoir jamais rencontrée … Dans la salle, les lumières s’éteignent … et tout devient clair.
Ce premier concert fût celui de la dignité absolue et d’une ode à la musique. La musique, sa musique, leur musique, comme lien d’éternité. L’émotion, la plus pure, une Minute de silence reprise comme un fil de soie, un Paradis blanc merveilleux de simplicité, de gravité et d’amour. Ce concert, c’était France, la Grande France, celle qui, en femme artiste, a su dans un merveilleux voyage dans les émotions de la vie, nous apprendre à la retrouver belle. Le deuxième concert, ce fût celui de l’Olympia, à la sortie de France. Une entrée en scène assourdissante de beauté et de silence. La voix de Michel sur cette si sublime chanson, et les marches si bien connues du studio, toutes de blancheur paradisiaque, et puis elle. Elle a nimbé la scène de la plus forte, la plus osée, la plus fidèle émotion pure d’une déclaration, sa déclaration. Et puis, après ce recueillement, elle a montré qu’elle était désignée par la force du destin, par sa force à elle, à faire vivre à jamais la musique, leur musique, avec le public.
9 septembre 1994, Palais des Beaux-Arts, Charleroi. Je viens tout juste de fêter mes douze ans … Et ce soir, je me suis fait la plus jolie possible … Je ne sais pourtant pas où je vais. Mes parents m’ont juste dit que j’avais un “Rendez-vous” ce soir … C’est ce soir, ce soir enfin que l’on se rencontre vous et moi. .. C’est ce soir que le rêve prend enfin vie, ce soir où la petite fille que je suis voit se dérouler devant elle tout ce qu’elle avait pu imaginer … C’est ce soir cette explosion de musique et de lumières … C’est ce soir les musiciens qui m’emportent ailleurs … Ce soir que, assise dans ce grand fauteuil rouge, je me laisse submerger par votre voix, vos mots, votre rire, votre émotion … Et c’est ce soir qu’en m’endormant, je me dis que sans doute, ma vie aura désormais un je ne sais quoi de différent … Parce que c’était le tout premier … et que le premier Rendez-Vous d’amour … quel qu’il soit … il vous chamboule pour toujours … Eléonore, 30 ans …
Je me souviens d’un concert de France Gall à Rennes donné à la suite de Bercy. Dès la première chanson la salle était debout, survoltée, l’énergie était remplie d’amour. Ce jour-là, il y avait quelque chose d’incroyablement beau. Une rencontre d’amour entre France et le Public.
Je me souviens de l’émotion du premier concert à Liège de la tournée Pleyel. Et puis le noir, le cœur qui bat … Dans le noir une voix se détache cristalline Pour être moins seul … À ce moment-là, sans prévenir, un flot d’émotions me submerge et les larmes coulent sans sembler vouloir s’arrêter … Émotion de la rencontre, émotion de la musique, émotion du message … La découverte de nouveaux arrangements se fait toujours dans un mélange d’appréhension et d’excitation. Et là ce fut un formidable coup de cœur. Le spectacle favori.
Le seul concert auquel j’ai eu la chance d’assister, est celui de 1996. C’était au Zénith d’Orléans. Immédiatement, l’émotion était là … aux premières notes, la voix de Michel Berger sur Suis ta musique où elle va … et France Gall qui apparaît doucement dans la lumière, descendant les escaliers du décor. La suite du concert fut simplement magique …
J’ai assisté avec émerveillement au concert de France à l’Olympia. Sa grâce et sa force ont touché jusqu’à mon âme.
Concert Privé. C’est une nuit étrange. Nous sommes comme en famille.
À chaque rencontre avec France, j’avais ma dose de vitamines pour le cœur! Comme nous étions heureux de partager ces fabuleux moments de concert, ces rencontres que nous vivions au gré de nos fantaisies … Elle avait toujours la juste attitude, le mot tendre pour nous relancer dans nos vies.
Quels que soient le spectacle et l’année, on retrouve toujours la volonté de faire partager la beauté du travail, chanté et déroulé avec naturel et pudeur, sans laisser paraître les heures de répétitions. L’amour donné à un public rempli par sa diversité est ponctué par le regard donné à chacun et par la main qui vient effleurer les mains tendues des premiers rangs. La complicité, comme la spontanéité, est unique chaque soir, tant par l’énergie déployée dans la voix que dans les mouvements qui entraînent toutes les salles de France. Merci France pour ces moments que tu nous donnes sur scène.
Wea Music – 5310542372
Les titres, paroles et extraits originaux*
CD1 // 1978-1982 – Live au Théâtre des Champs-Élysées (1978)
CD1 // 1978-1982 – Palais des sports (1982)
CD2 // 1982-1987 – Palais des sports (1982)
France Gall au Zénith (1984)
CD2 // 1982-1987 – Le tour de France 88 (1987)
CD3 // 1987-1994 – Le tour de France 88 (1987)
CD3 // 1987-1994 – New morning (1992)
CD3 // 1987-1994 – Bercy (1993)
CD3 // 1987-1994 – Pleyel (1994)
CD4 // 1996-1997 – Concert public – Olympia (1996)
CD4 // 1996-1997 – Concert privé – concert acoustique (1997)