En 2015, France Gall signe le spectacle « Résiste », basé sur ses chansons et celles de Michel Berger, présenté au Palais des Sports par une troupe de jeunes talents du 4 au 29 novembre.
L’occasion de revenir sur la double carrière de la courageuse France Gall.
Au printemps 1965, elle triomphe à l’Eurovision avec « Poupée de cire, poupée de son », de Serge Gainsbourg qui en 1966, signe l’ambigu “Les sucettes”.
Tout cela alors qu’elle quitte Claude François. A la fin des sixties, sa carrière décline tandis qu’elle vis avec Julien Clerc.
Au milieu des années 1970, elle retrouve Michel Berger (qui a débuté en même temps qu’elle en 1963) qui replace France Gall au sommet. Née le 7 octobre 1947 à Paris, Isabelle Gall est la fille de l’auteur Robert Gall (Cf. « La Mamma » avec Charles Aznavour).
Mais c’est sous le prénom France qu’elle va faire carrière. Il symbolise son pays et on peut y voir, d’une façon détournée, un clin d’œil au tournoi des Cinq Nations de rugby, France-Galles, sans que cela lui porte ombrage ! Une chance. En novembre 1963, dans la lignée de Sylvie Vartan, Françoise Hardy et Sheila, voici France Gall qui, avec son premier succès chez Philips, « Ne sois pas si bête » (« Stand a little closer » de Jack Wolf et Bugs Bower), qui joue les trouble-fête dans ce trio de tête, couplé à « Ça va je t’aime » (« Hip Huggers » de Russ Daman), deux de ses rares adaptations, respectivement dues à Pierre Delanoë et à André Salvet & Claude Carrère. Jacques Datin et Robert Gall signent les deux autres morceaux, « J’entends cette musique » (sur un thème d’Albinoni) et « Pense à moi », inspiré de « Take Five » de Dave Brubeck. Le tout est orchestré par Alain Goraguer et produit par Denis Bourgeois pour les éditions Bagatelle.
Laisse tomber les filles
Le 10 février 1964 elle chante « Ne sois pas si bête » dans Les Raisins verts de Jean-Christophe Averty. Le 14 mars, France présente « N’écoute pas les idoles », tube que lui écrit Serge Gainsbourg, dans Top à Jean-Pierre Cassel, sur son deuxième disque, qui inclut « Les rubans et la fleur » d’André Popp et Robert Gall, « Ne dis pas aux copains » de Guy Magenta et Maurice Tézé et « Si j’étais garçon » de Jean Claudric et Pierre Cour. Le 13 avril elle reprend « Ne sois pas si bête » dans Les Raisins verts. France Gall passe à l’Ancienne Belgique à Bruxelles avec Sacha Distel, et interprète encore son premier succès, « Ne sois pas si bête », le 17 mai, à Discorama. Le 15 juin elle propose « Les rubans et la fleur » à La Grande Farandole. Le 25 cm « N’écoute pas les idoles » regroupe ses deux premiers super 45 tours. Le 4 juillet, France est à l’affiche du gala de la CGT à Montreuil avec Lucky Blondo, Léo Ferré, Danyel Gérard, Eddy Mitchell et les Fantômes. Le 21 juillet elle présente dans Boîtes à musique « La cloche », de nouveau de Jack Wolf et Bugs Bower, adapté par André Salvet, associé à « Jazz à gogo » et « Soyons sages », deux morceaux de son papa Robert Gall sur des musiques d’Alain Goraguer et Guy Magenta, plus « Mes premières vraies vacances » de Maurice Vidalin et Jacques Datin.
Ces quatre titres sont au menu de son premier 33 tours 30 cm avec « Les rubans et la fleur », « Pense à moi », « Ca va je t’aime », « N’écoute pas les idoles », « Si j’étais garçon », « J’entends cette musique », « Ne dis pas aux copains » et « Ne sois pas si bête ».
France Gall ne part pas en tournée et passe l’été à Noirmoutier avec ses parents et ses deux frères, Patrice et Philippe. Le 27 septembre elle se produit à Discorama pour la sortie du hit « Laisse tomber les filles » de Serge Gainsbourg, complété de « Christiansen » de Maurice Vidalin et Jacques Datin, plus de Robert Gall « Le premier chagrin d’amour » avec Claude-Henri Vic, et « On t’avait prévenue » avec Guy Magenta et Vline Buggy. Le 24 octobre elle interprète « Christiansen » et « Laisse tomber les filles » aux Copains du samedi. Le 6 novembre elle reprend « Mes premières vraies vacances » et « Ne dis pas aux copains » à Chansons pour la vie avec Hugues Aufray, Monty, Le Petit Prince. Le 7, elle propose « Le premier chagrin d’amour » à Sacha Show. Accompagné par les Français, France Gall fait partie de la tournée Gala des étoiles de Richard Anthony, et devient, en grand secret, la compagne de Claude François.
Poupée de cire …
En décembre, elle chante pour les enfants le tube « Sacré Charlemagne » signé par son père avec Georges Liferman. Robert Gall parole aussi « Au clair de la lune » et « Bonne nuit » Alain Goraguer, et Guy Magenta et Maurice Tézé composent « Nounours ». Ce disque génère un 25 cm avec les quatre titres du précédent super 45 tours. Le 12 janvier 1965, France Gall, qui interprète « Sacré Charlemagne » aux Jeux du jeudi et à Paris Club, est accompagnée par les Français lors du Musicorama d’Adamo à l’Olympia. « Sacré Charlemagne » se vend à deux millions dans le monde, du Japon à l’Amérique en passant par l’Afrique. Bien plus tard, ce tube donnera la rue du Sacré Charlemagne où se situe l’école d’Auvillers-les-Forges, dans les Ardennes. Pour représenter le Luxembourg, elle est sélectionnée à l’Eurovision avec un titre de Serge Gainsbourg, « Poupée de cire, poupée de son ». Le 19 mars, elle est à Douce France avec Hugues Aufray, Guy Mardel, Sheila et Sylvie Vartan. Le EP « Poupée de cire, poupée de son » est complété de « Le cœur qui jazze » (dans l’esprit de « Jazz à gogo ») de Robert Gall et Alain Goraguer qui orchestre ce disque, « Un prince charmant » de Jacques Datin et Maurice Vidalin, et « Dis à ton capitaine » de Guy Magenta et Maurice Tézé. Il existe avec deux variantes de pochette. Ces quatre morceaux figurent sur le LP « Poupée de cire, poupée de son » avec « Christiansen », « Laisse tomber les filles », « Le premier chagrin d’amour », « On t’avait prévenue », « Au clair de la lune », « Bonne nuit », « Nounours » et « Sacré Charlemagne ». Le 20 mars, les « 3G », Gainsbourg-Gall-Goraguer, sont à Naples pour l’Eurovision. Les répétitions sont interrompues par des incidents entre la délégation luxembourgeoise et l’orchestre italien qui n’apprécie pas l’attitude de Serge qui, furieux, menace de retirer sa chanson. Déstabilisée, France Gall triomphe néanmoins avec « Poupée de cire, poupée de son » devant 150 millions de téléspectateurs et remporte le Grand Prix, face à Guy Mardel, Bobby Solo, etc. En avril, lors de son gala à Dijon, France Gall, toujours en idylle avec Claude François, finit son tour de chant pieds nus, ses talons aiguilles s’étant coincés entre les lames du plancher.
… Poupée de son
Le 31 mai elle chante « Poupée de cire, poupée de son » à La Grande lucarne et, le 7 juin, à Douce France avec Akim, Patricia Carli, Christine Lebail, Guy Mardel, Ricardo, etc. Le triomphe de ce titre lui ouvre les portes de la gloire, tant en Europe, l’enregistrant en italien, « Io si tu no », en allemand, « Das War Eine Schône Party », qu’au Japon où, dans la langue du pays, il est couplé à « Donna, Donna » par Claude François. Tandis que Twinkle l’adapte en anglais. « A Lonely Singing Doll ». « Poupée de cire, poupée de son » existe en seize langues. Avec deux millions de disques vendus, Serge Gainsbourg est un auteur-compositeur comblé artistiquement et… financièrement. Une société de gadgets fabrique 15 000 exemplaires par jour d’une poupée à son effigie sous la forme d’un porte-clés. En juillet, Serge Gainsbourg offre « Attends ou va-t’en », plus « Mon bateau de nuit » d’Alain Goraguer et Pierre Delanoë, « Deux oiseaux » d’André Popp et Robert Gall qui écrit « Et des baisers » avec Alain Goraguer.
Un répertoire que France interprète avec succès lors de sa tournée d’été avec Michel Paje, sous le chapiteau du Cirque de France. Son frère Philippe Gall tient la basse dans l’orchestre. Le 16 juillet elle reprend « Mes premières vraies vacances » et « Ne dis pas aux copains » à Chansons de la vie et, le 28, « Poupée de cire, poupée de son » à Rendez-vous sur le Rhin avec Johnny Hallyday. Le 19 août, on revoit France Gall dans « Sacré Charlemagne » à Douce France. Le 7 octobre elle chante « Poupée de cire, poupée de son » et « Deux oiseaux » aux Jeux du jeudi. Le 12, pour les dix ans d’Europe N°1 à Bordeaux, avec Alain Barrière, Sacha Distel et Pierre Perret, elle chante ses nouveaux succès, « L’Amérique » d’Eddy Marnay et Guy Magenta, et « Le temps de la rentrée » de son père Robert et son frère Patrice Gall, associés à « On se ressemble toi et moi » de Claude-Henri Vic et « Nous ne sommes pas des anges » de Serge Gainsbourg. Le simple « L’Amérique » / « On se ressemble toi et moi » servira en 1966 à une campagne publicitaire pour PolyColor ; et « Nous ne sommes pas des anges » / « Le temps de la rentrée » en 1967 à la promotion de la marque Schappe. Du 28 octobre à début décembre 1965, on entend le rire de France Gall sur des musiques de Serge Gainsbourg qui chante des textes d’André Ruellan, dans six séquences d’animation de cinq minutes de Jean-Claude Forest et Jacques Ansan, intitulés Marie-Mathématique, pour Dim Dam Dom.
Baby pop
Du 31 octobre au 14 novembre, elle dédicace ses disques au stand SLC-MAT au Salon de l’Enfance à la Porte de Versailles. Le 4 novembre, elle revient aux Jeux du jeudi et, le 8, à La Grande lucarne où elle interprète « L’Amérique ». Après son passage sur scène à Lyon, les 6 et 7 novembre, elle s’envole pour le Japon, le 8, pour dix jours, où « Poupée de cire, poupée de son » en japonais s’est déjà vendu à 300 000 exemplaires. De retour à Paris, le 5 décembre elle est à la une de Télé dimanche avec Christophe et, le 12, France est l’invitée de Discorama. Du 12 au 26 janvier 1966, elle partage avec Hugues Aufray la vedette de l’Ancienne Belgique à Bruxelles. Le dernier jour elle est également à Tête de bois & Tendres années et, le 29, à Douce France Inter. En ce début 1966, Serge Gainsbourg frappe fort en composant « Baby pop ». Ce super 45 tours est complété de « C’est pas facile d’être une fille » de Guy Magenta, Jean-Pierre Bourtayre et Pierre Delanoë, « Faut-il que je t’aime » de Jacques Datin et Maurice Vidalin, et « Cet air-là » de Robert Gall et Alain Goraguer qui arrange ce disque, réalisé par Denis Bourgeois. Ces quatre morceaux sont réunis sur l’album « Baby bop » avec « Le temps de la rentrée », « Attends ou va-t’en », « Mon bateau de nuit », « L’Amérique », « Nous ne sommes pas des anges », « On se ressemble toi et moi », « Deux oiseaux » et « Et des baisers ». Le 5 février, France interprète « Cet air-là » à Bonsoir Paris, Bonsoir Prague et, le 23, « Faut-il que je t’aime » dans Direct. Le 13 juin, à Douches écossaises, elle chante « Baby pop », alors que sort l’équivoque « Les sucettes » de Serge Gainsbourg, qui déclenche un vent de scandale. Ce tube détonne face à « Quand on est ensemble » de Frank Pourcel, Raymond Lefèvre, Robert Gall et Roger Berthier, « Ca me fait rire » de Jacques Datin et Maurice Vidalin, et « Je me marie en blanc » de Jean Wiener et Jean Dréjac. Dans le numéro d’août de SLC, France Gall expédie ses Bons baisers de Tokyo. Le 14 août, elle se produit à Quillan (près de Béziers) où elle chante « Laisse tomber les filles », « Attends ou va-t’en », « Le temps de la rentrée », « Faut-il que je t’aime », « Jazz à gogo », « La cloche », « « Poupée de cire, poupée de son », « Sacré Charlemagne », « Baby pop » et « Ô ô Sheriff », aussi de Serge Gainsbourg pour Petula Clark.
Bonsoir john-john
Le 8 septembre, dans Viva Morandi, dans la mouvance psychanalytique du film de Federico Fellini Juliette des esprits, elle incarne l’une des deux jeunes filles qui troublent le chanteur italien Gianni Morandi. France Gall est la Grâce qui chante « Les sucettes » et « Quand on est ensemble » face à Christine Lebail qui est la Pureté. Le 17, à Douce France, elle propose « Ca me fait rire ». Le 25 septembre, elle passe à Discorama pour la sortie de « Bonsoir John-John » de Claude-Henri Vic et Gilles Thibaut, dédié au fils du président américain assassiné John Kennedy, avec « La rose des vents » de Jacques Datin et Maurice Vidalin, « La guerre des chansons » (en réaction au conflit Antoine-Johnny Hallyday) de Robert et Patrice Gall, et « Boum Boum » de Pierre Delanoë, Roger Candy et Claude Lemesle. Le 5 octobre elle se produit à Tilt Magazine animé par Michel Drucker. Le 29 octobre, France Gall interprète « Bonsoir John-John » à La Grande polka. Le 9 novembre, elle est de retour à Tilt. Le 12 novembre elle chante « La rose des vents » à Douce France. Au cinéma, sa seule incursion a lieu dans Objectif 500 millions de Pierre Schoendoerffer avec « Dis à ton capitaine ». Le 15 décembre, France Gall est au Grand Club et, le 31, à Réveillon 66 alors que sort l’album « Les sucettes » avec « Quand on est ensemble », « Bonsoir John-John », « La rose des vents », « La guerre des chansons », plus les « Les leçons particulières » de Jacques Datin, Maurice Vidalin et Alain Goraguer, « Celui que j’aime » de Patrice et Robert Gall qui écrit « L’écho » avec Alain Goraguer, « Oh ! Quelle famille » de Georges Liferman et Robert Gall, « J’ai retrouvé mon chien » de Maurice Tézé, Pierre Delanoë et Alain Goraguer, « Tu n’as pas le droit » et « Il neige », tous deux de Gérard Bourgeois et Jean-Max Rivière. Le 11 janvier 1967, France Gall, marraine de l’équipe de France de hockey sur glace, est à Dents de lait, Dents de loup, présenté par le Président Rosko, avec Jean-Jacques Debout, Marianne Faithfull, Claude François, Françoise Hardy, Eddy Mitchell, Tony Renis, Sylvie Vartan, Walker Brothers, Dominique Walter et Zombies. Elle reprend « Les sucettes » et chante avec Serge Gainsbourg l’inédit « Dents de lait, dents de loup ». Au premier Midem, à Cannes, le Ruban d’or est remis à France Gall pour « Poupée de cire, poupée de son », Grand Prix Eurovision 1965.
Bébé requin
Le 1er mars 1967 elle anime Dim Dam Dom et, le 11, chante « Tu n’as pas le droit » à Douce France. Le 12 mars, elle passe à la Soirée du second tour des législatives. Pour la télé américaine, Jean-Christophe Averty réalise une émission consacrée aux succès de France Gall. Et, dans Les Raisins verts, pour illustrer le morceau enfantin « J’ai retrouvé mon chien », il la met en scène dans une attitude ambiguë la faisant commander un troupeau d’hommes à quatre pattes ! En mars, France Gall interprète en duo avec le comédien et animateur d’Europe N°1 Maurice Biraud « La petite » de Guy Magenta, Robert Gall et Mya Simille, associé à « Polichinelle » de Jean Bernard et Pierre Saka « Néfertiti » de Serge Gainsbourg, et « Les yeux bleus » de Claude-Henri Vic et Robert Gall, arrangés par Alain Goraguer. Avant de se produire en gala à Lisbonne, le 2 avril, avec Régine, elle est à l’affiche de « Au-delà de l’écran » et, le 16, avec Serge Gainsbourg, à Bouton Rouge lors de 16 Millions de jeunes. Le 27 mai, France passe à Au risque de vous plaire avec Jacques Dutronc et Eddy Mitchell, et, le 31, à Sacha Show, elle chante en duo avec Mireille Darc « Ne cherche pas à plaire » de Roland Valade et Jean-Claude Oliver. Les trois autres titres de cet EP sont de Mireille Darc. La compilation « Le disque d’or » de France Gall aligne « Poupée de cire, poupée de son », « Ne sois pas si bête », « N’écoute pas les idoles », « Les rubans et la fleur », « Attends ou va-t’en », « Sacré Charlemagne », « Les sucettes », « Baby bop », « Christiansen », « Jazz à gogo », « Laisse tomber les filles » et « L’Amérique ». Le 8 juillet, à Douce France, elle chante « Polichinelle » tandis que sort le super 45 tours « Bébé requin » au succès imparable, écrit par Joe Dassin, Jean-Michel Rivat et Frank Thomas, qui convient à merveille à la voix sucrée de France Gall. « Teenie Weenie Boppie » est un autre hit, signé Serge Gainsbourg qui raconte les effets du LSD, orchestré à Londres par David Whitaker. Dans le même esprit, « Made in France » de Jacques Datin et Maurice Vidalin, évoque les différences entre Paris et Londres. Enfin, « Chanson pour que tu m’aimes un peu » est de son père Robert Gall et de son frère Patrice. Au fil des microsillons, Serge Gainsbourg a fait de France Gall la nouvelle lolita. Désirant diversifier ses compositions, il écrit « Qui se souvient de Caryl Chessman ? », un duo avec France sur la peine de mort, non publié.
Bloody Jack
Du 24 juillet au 19 août, elle est reçue au micro du Président Rosko dans Mini-Max avec les disques Philips, sur RTL, en direct de Cannes sur le bateau La Jeanne. Le 27 août elle chante « Bébé requin » à Voilà voilà avec Serge Gainsbourg, qu’elle reprend, le 10 septembre, à Dim dam dom, toujours avec Serge, puis le 14 octobre, à Douce France, et, le 22, au Petit dimanche illustré. Le 16 octobre, au Magazine féminin elle essaie des postiches, tandis qu’elle présente la mode dans Elle et Mademoiselle Age Tendre. Ces deux magazines proposent des publicités pour les mini-robes tricotées de la marque Schappe, stimulées par le 45 tours promo « Baby Pop » / « C’est pas facile d’être une fille », illustré d’une double pochette où France Gall pose en tenues multicolores et collants assortis. Elle se rend en Autriche pour envoyer ses Bons baisers de Vienne dans Salut Les Copains. Elle décline l’offre du réalisateur Jean Herman de jouer dans le film Adieu l’ami à cause d’une scène de baiser avec Alain Delon, suite à la jalousie de Claude François avec qui elle vit de depuis ses 17 ans en 1964. A l’automne 1967, France Gall quitte Claude François qui, suite à cette rupture, enregistre « Comme d’habitude ». Ils ne se reverront pas avant 1973 et chanteront en duo, le 14 septembre 1974, dans Top à Claude François. Le 12 novembre 1967 elle interprète « Teenie Weenie Boppie », « Bébé requin » et, avec Maurice Biraud, « La petite » à Télé dimanche. Le 10 décembre, France Gall passe au Petit dimanche illustré avec « Toi que je veux » et joue dans le conte de Roland Topor Le lapin de Noël à Dim Dam Dom. Le 14, elle reprend « Bébé requin » au Super palmarès des chansons et, le 31, avec Jean Franval, « Quand allons-nous nous marier » à Réveillons-nous. Sa version de « Bloody Jack » de Serge Gainsbourg ne paraît pas. En 2003 elle figure sur la compilation « SOS Mesdemoiselles » où, sur la même musique que « Teenie Weenie Boppie », France Gall chante « Bloody Jack » dont les paroles sont identiques au morceau du même titre que Serge grave en 1968 sur une autre musique, aussi au répertoire de Zizi Jeanmaire avec un texte légèrement modifié. France Gall entreprend une carrière en Allemagne où elle enregistre jusqu’en 1972 chez Decca et à partir de 1971 sur BASF.
Dady da da
Entre-temps, le 1er janvier 1968, à La Chanson imaginaire, elle triomphe avec « Bébé requin » et « Christiansen », alors que paraît le super 45 tours « Chanson indienne », composé et orchestré par David Whitaker, avec « La fille d’un garçon » de Jacques Datin et Maurice Vidalin, « Toi que je veux » de Joe Dassin, Jean-Michel Rivat et Frank Thomas, et « Gare à toi … Gargantua » de Frédéric Botton. Il est suivi de l’album « 1968 » avec ces quatre titres plus « Chanson pour que tu m’aimes un peu », « Néfertiti », « Bébé requin », « Teenie Weenie Boppie », « Les yeux bleus », « Made in France », « La petite » et l’inédit « Avant la bagarre » de Guy Magenta et Ralph Bernet. Le 13 janvier, à La Couleur du temps, France interprète « Le Directeur artistique » avec Philippe Clay et, le 14, à Dim dam dom, « Avant la bagarre » et « Toi que je veux ». En février, France Gall apparaît en mini-jupe au salon de la Navigation de plaisance à la Défense. Le 16 mars, elle propose ” Toi Que Je Veux » à Qui marions-nous ? Le 13 avril, elle reprend « Les sucettes » et « Pauvre Lola » avec Serge Gainsbourg à Entrez dans la confidence. Le 14, à Dim, dam, dom, elle présente « Dady da Da » de Pierre Delanoë et Michel Colombier, indicatif de cette émission, et « La vieille fille » de Joe Dassin et Jean-Michel Rivat, et, le 20 avril, à Sur la pointe des pieds show Jacques Chazot, « Allo monsieur là-haut « de Gérard Gustin et Philippe Nicaud. Ces trois titres sont au menu de son nouveau disque avec « Le temps du tempo » où elle retrouve Alain Goraguer qui compose ce morceau sur des paroles de son père Robert Gall. Le 27 avril, France anime Le Temps des loisirs. Puis elle quitte Paris suite aux événements de Mai 68. En juillet elle poursuit sa carrière avec le simple « Y’a du soleil à vendre » de Hubert Giraud et Robert Gall qui signe « Mon p’tit soldat » avec Jacques Bulostin alias Monty, qu’elle chante, le 24 août, à Deauville cavalcade. En novembre, sur son dernier super 45 tours chez Philips, France Gall fait un clin d’œil aux photographes « 24/36 », et « Souffler les bougies » de Joe Dassin, Jean-Michel Rivat et Frank Thomas, associés à « Rue de l’abricot » de Vline Buggy, Robert Gall et Jean-Pierre Bourtayre, et « Don’t make war, captain, make love » de Maurice Vidalin et Jerry Mengo, dirigés par David Whitaker. En décembre elle illustre la collection de patrons Mademoiselle Age Tendre avec Françoise Hardy, Sheila et Sylvie Vartan.
Homme tout petit
Le 10 janvier 1969, France Gall chante « 24/36 » à Au risque de vous plaire, le 18, elle passe dans A l’affiche du monde et, le 29, elle offre « Rue de l’abricot » à Quatre temps. Le 12 février elle reprend « 24/36 » à Sur la pointe des pieds. France Gall profite de sa majorité, alors à 21 ans, et de la fin de son contrat Philips pour se séparer de son producteur Denis Bourgeois. Elle signe avec La Compagnie, label fondé par Hugues Aufray et Norbert Saada. Le super 45 tours « Homme tout petit » de Jean-Michel Rivat, Frank Thomas et Jean-Pierre Bourtayre, orchestré par Michel Colombier, réunit « Les gens bien élevés » de Frank Gérald et Hubert Giraud, « L’hiver est mort » de Robert et Patrice Gall, et « L’orage », adapté par Frank Thomas et Jean-Michel Rivat de « La Pioggia » de Gigliola Cinquetti. Face à cette dernière, elle défend ce titre et « Les années folles » (« Gentlemen Please » de Barbara Ruskin, transcrit par Boris Bergman) au festival de San Remo, avec à la même affiche Stevie Wonder. Sa version de « La Pioggia » sort en Italie chez CDG avec en face B « Matrimonio d’amore ». Ce simple est suivi de « Il mio amore e una ruota » / « Il Topolino blu » (« La Torpédo bleue ») et « Come Fantomas » (« Homme tout petit » / « Chi ride di piu » (« Les gens bien élevés »). Le 28 mars, France Gall est à Tous en scène. Le 17 avril elle chante « Les gens bien élevés » et « Homme tout petit » dans Les tigres en papier. En juin elle propose le EP « Les années folles » avec « Soleil au cœur » de Robert Gall et Jean-Pierre Bourtayre, « La Manille et la révolution » de Boris Bergman et Hubert Giraud, et « Les quatre éléments » de Patrice Gall, arrangés par José Bartel. Elle grave en espagnol « La Lluvia » (« La Pioggia ») / « Hombre chiquitin » (« Homme Tout Petit ») et « Los anos locos » (« Les Années Folles »), couplé à « La manille et la révolution ». Le 5 juillet elle reprend « Les gens bien élevés » et « Homme tout petit » à Charmantes connaissances. Un 45 tours publicitaire d’informations & Publicité, agence de RTL, offre le jingle de « Saint-Mamet » / « Granji » par France Gall. A cette époque elle découvre l’île de N’Gor, au large de Dakar au Sénégal, où elle se rend souvent ensuite (elle y fait construire une résidence en 1990). Le 9 août 1969 elle interprète « Baci, Baci, Baci » de Sergio Bardotti, adapté par Eddy Marnay, à Chansons & Champions. A partir de septembre, France Gall et Julien Clerc sont inséparables. Le 18 octobre elle chante « Baci, Baci, Baci » à Musicolor. Ce simple offre en face B « La Torpédo bleue » (« Il Topolino blu » de Daniele Pace traduit Robert Gall), supervisé par José Bartel.
Zozoï
En novembre, Norbert Saada et La Compagnie, Hugues Aufray, Nicole Croisille, Gilles Dreu, Aldo Frank, France Gall, Tina effectuent une tournée au Québec. Ils se produisent en concert le 14 novembre à Trois-Rivières, les 15 et 16 à Montréal, le 17 à Chicoutimi, les 18 et 19 à Québec, le 20 à Sherbrooke, le 21 à Joliette, le 22 à Val-David et le 23 à Drummondville. A cette occasion, ils enregistrent « Donne-moi ma chance, je ne boirai plus » d’après « Give peace a chance » de John Lennon, avec « Cet homme est fou » en face B. Le 20 décembre, France Gall est à Samedi & Cie et, le 26, à Dim dam dom 70 avec Antoine, Julien Clerc, Dani, Lény Escudero, Serge Gainsbourg, Martin Circus, Michèle Mercier, Gérard Palaprat, etc. Le 28 décembre, elle clôture la décennie à Télé dimanche. En 1970 elle poursuit avec son seul album sur La Compagnie / Musidisc, « Les années folles – Homme tout petit », qui contient « L’orage », « Les gens biens élevés », « L’hiver est mort », « La manille et la révolution », « Les quatre éléments », « La Torpédo bleue », « Baci, Baci, Baci », « Soleil au cœur », plus « Shakespeare et pire encore » de Boris Bergman et Maurice Dulac, et « Merry Merry O ! » de Frank Gerald et Raymond Vastano, arrangés par Jean-Claude Petit, et « Les éléphants » de Jean Schmitt et Jean Gérai, dirigé par José Bartel. Elle sort « Zozoï » adapté par Robert Gall sur une musique brésilienne de Nelson Angelo enregistrée le 28 mars à Sao Polo, avec en face B « Merry Merry O ! ». « Zozoï » paraît en Italie, associé à « Bugie da elefanti » (« Les éléphants »), de même que le simple juke-box Op ! Op ! Opla couplé avec « Goin’ out of my head » de Frank Sinatra. Le 45 tours « Les éléphants » / « Shakespeare et pire encore » est extrait de son 33 tours, mais son succès décline de plus en plus. En 1971 elle continue avec « Mon aéroplane » d’Yves Dessca et Jean Gérai qui siqne « L’amour boiteux » avec Willy Schmitt et Danielle Lemery. Pour tout arranger, La Compagnie fait faillite. Durant ce temps, de fin 1969 à début 1974, France Gall vit avec Julien Clerc. Après leur séparation, tout comme Claude François, il lui dédie, en 1975, « Souffrir par toi n’est pas souffrir » ! En 1971, elle est la première artiste à obtenir un contrat en France avec le label américain Atlantic. Jacques Lanzmann et Paul-Jean Borowsky (ex-Martin Circus) lui composent « C’est cela l’amour » et « L’été », supervisés par Christian Gaubert, réalisés par Jean-Pierre Orfino.
Michel Berger
Elle enchaîne avec « Chasse neige » d’Etienne Roda-Gil qui traduit « Caméléon Caméléon » de Dino Rosi et Richard Gachner. Sans succès. En 1972, chez Pathé, France Gall retrouve Serge Gainsbourg qui lui écrit « Frankenstein » et, avec Jean-Claude Vannier, « Les petits ballons », qui n’accrochent pas. Avec son frère Patrice, elle joue dans un roman-photo en huit épisodes pour Télé Poche. Jean-Michel Rivat devient son directeur artistique. Il signe « 5 minutes d’amour » et « La quatrième chose » avec Frank Thomas et Roland Vincent qui se charge des orchestrations. En 1973 elle sort « Par Plaisir » de Roland Vincent, Yves Dessca et Jean-Michel Rivat, ces deux derniers adaptant « Plus haut que moi » (« Maria vai com as outras » de Vinicius de Moraes et Filho Antonio Pecci), sans plus de succès. Enfin le simple « C’est curieux de vieillir » de Jean-Michel Rivat et Bernard Liamis, couplé à « Le lâche » de Michel Delpech, Roland Vincent et Jean-Michel Rivat n’est pas publié, à la demande de France Gall. Elle rencontre Michel Berger (évincé par Stephen Stills dans le cœur de Véronique Sanson) et, avec lui, elle rebondit. Le 10 mars 1974 elle joue une secrétaire dans Notre correspondant à Madras, un téléfilm pour la 3e chaîne. France chante « Mon fils rira du rock’n’roll » sur l’album de Michel qui, en mai, lui cisèle « La déclaration d’amour » / « Si l’on pouvait vraiment parler », de retour chez Atlantic. Le succès est au rendez-vous. Après une carrière en retrait, France Gall revient au premier plan et enchaîne, en octobre, avec « Mais aime-là » / « À votre avis ». En janvier 1976, Michel Berger concocte son premier album depuis longtemps, simplement titré « France Gall », dont est extrait « Comment lui dire ? » / « Samba mambo » et, en avril, « Ce soir je ne dors pas » / « Big fat mamma ». Il est complété de « Comment t’en apercevoir », « La chanson d’une terrienne (partout je suis chez moi », « La déclaration d’amour », « Je saurai être ton amie », « Chanson pour consoler » et « Je l’aimais ». Le 22 mai, lors du Numéro 1 Michel Berger sur TF1, pour la comédie musicale Émilie ou La Petite sirène 76, inspirée du conte d’Andersen, Michel et France créent en duo « Ca balance pas mal à paris » et « Monologue d’Émilie ».
Musique
Un mois plus tard, le 22 juin, ils se marient à la mairie du 16e arrondissement. France Gall devient la belle-fille du professeur de médecine et auteur Jean Hamburger de l’Académie Française, et de sa femme la pianiste Annette Haas. Michel Berger a dorénavant pour beau-père Robert Gall, ancien élève du conservatoire, ex-chanteur et parolier, entre autres de « La mamma » pour Charles Aznavour, et de son épouse Cécile Berthier, fille du cofondateur des Petits Chanteurs à la Croix de Bois. De cette union naissent Pauline Isabelle, le 14 novembre 1978 (décédée le 15 décembre 1997) et Raphaël Michel, le 2 avril 1981. Entre-temps, en avril 1977 sort le LP « Dancing disco » incluant « Chanson de Maggie », « Quand on est enfant » et, édités en simples, en mai « Musique » / « Dancing disco », en octobre « Si, maman, si » / « Ce garçon qui danse », en janvier 1978 « Le meilleur de soi-même » / « La nuit à Paris ». En mars, elle propose « Viens je t’emmène » / « La tendresse des mots ». Le 11 mars, jour de la mort de Claude François, TF1 diffuse le Numéro 1 France Gall qui interprète Cristal dans l’opéra-rock Starmania de Michel Berger et du Canadien Luc Plamondon. France et Michel partagent leur travail dans une complicité parfaite, tout en privilégiant une vie familiale. Cela ne l’empêche pas de triompher, du 14 au 20 avril, dans le spectacle « Made in France » au Théâtre des Champs-Élysées où un double album, « Live », est capté, édité en novembre avec « Musique », « Samba mambo », « Si, maman si », « Comment lui dire », « Ce soir je ne dors pas », « La déclaration d’amour », « ce garçon qui danse », « Je l’aimais », « Chanson d’une terrienne », « Chanson pour consoler », « La chanson de Maggie », « Ca balance pas mal à Paris », « Le meilleur de soi-même », « Mais aime là », « Viens je t’emmène » et « Quand on est enfant ». En janvier 1979, le 45 tours « Besoin d’amour » / « Monopolis » est tiré de Starmania. En mai 1980 paraît l’album « Paris, France » avec « trop grand pour moi », « les moments où j’aime tout le monde », « La mort douce », « Parler, parler », « Plus haut », « Ma vieille Europe » qui, en juin, génère le simple « Il jouait du piano debout » / « La chanteuse qui a tout donné » et, en octobre, « Bébé, comme la vie » / « Plus d’été ».
Ella, elle l’a
Toujours en octobre sort « Donner pour donner » en duo avec Elton John, paroles de Bernie Taupin et Michel Berger qui signe la musique, couplé à « Les aveux ». En décembre 1981, France cartonne avec le 33 tours « Tout pour la musique », publié en simple avec au verso « Résiste », plus « Les accidents d’amour », « La prière des petits humains », « Vahiné », « Diego libre dans sa tête » (repris par Michel Berger en 1983, Johnny Hallyday en 1990, Véronique Sanson en 1999), « Ceux qui aiment », et, en 45 tours, en mai 1982, « Amor también (tout le monde chante) » / « La Fille de Shannon ». Du 7 janvier au 14 février 1982, France Gall fait un malheur au Palais des Sports, enfantant le 3 octobre, sur A2 le show Tout pour la musique et un double album en public dans cette salle avec 21 titres dont « Musique », « Donner pour donner », « Besoin d’amour », « Diego libre dans sa tête », « Il jouait du piano debout », « Résiste ». Le 6 avril 1984, TF1 propose Formule 1 France Gall des Carpentier alors que paraît le 33 tours « Débranche ! », aussi édité en simple avec « J’Ai besoin de vous », « Annie donne », plus, extraits en 45 tours, en septembre « Hong-Kong Star » / « Tu comprendras quand tu seras plus jeune », en février 1985 « Calypso » / « Si superficielle » et en mai « Cézanne peint » / « Savoir vivre ». France Gall se joint aux Chanteurs sans Frontières dans « SOS Éthiopie » sous l’égide de Renaud. Du 11 septembre au 7 octobre 1984, elle est l’affiche du Zénith, marqué par un autre double album en public en février 1985. Elle interprète les chansons de Michel Berger dont « Plus haut », « Diego libre dans sa tête », « Cézanne peint », « Hong-Kong Star », « Débranche ! ». France Gall, Michel Berger et Daniel Balavoine œuvrent également pour le Mali avec l’association Action Écoles. Mais, le 14 janvier 1986, lors d’un voyage en Afrique, Daniel Balavoine trouve la mort dans un accident d’hélicoptère avec Thierry Sabine, organisateur du Paris-Dakar. En 1987, aux Victoires de la Musique, elle est élue Artiste féminine de l’année. Le 10 avril, Patrick Sabatier présente Grand Public avec France Gall sur TF1 pour la publication du 33 tours « Babacar », extrait en simple avec « C’Est bon que tu sois là », puis, en août « Ella, elle l’a » en hommage à Ella Fitzgerald, et au verso « Dancing brave », en mars 1988 l’émouvant « Évidemment » à la mémoire de Daniel Balavoine, couplé à « La chanson d’Azima », en septembre « Papillon de nuit » / « J’irai où tu iras ». Il contient encore « Urgent d’attendre ».
Double jeu
Auparavant, du 12 novembre au 6 décembre 1987, France Gall est de retour au Zénith générant un double album en novembre 1988, précédé du périple Le Tour de France 88. Cette même année, aux Victoires de la Musique, elle obtient la récompense de l’Artiste qui s’exporte le mieux avec 500 000 exemplaires vendus de « Ella, elle l’a », N°1 en Allemagne où elle est élue Artiste de l’année. En mars 1989, « La chanson d’Azima » fait l’objet d’un autre 45 tours. En mai 1992, France Gall et Michel Berger sortent en duo « Laissez passer les rêves » / « Jamais partir » et, le 22 juin, au New Morning, ils annoncent une série de concerts en commun à Paris pour la parution de l’album « Double jeu ». Il offre les duos de France et Michel dans « Bats-toi », « Superficiel et léger », « La petite Calmette », « Toi sinon personne », « La lettre » (dédiée à Corinne Balavoine), « La Chanson de la Négresse blonde », « Les couloirs des Halles », « Les élans du cœur ». Mais, le 2 août, le projet avorte quand Michel Berger décède d’une crise cardiaque. En octobre sort le simple « Superficiel et léger », un titre bien éloigné des tourments que subit France Gall. En janvier 1993 paraît le simple « Les élans du cœur ». Elle devient la Marraine de l’association Droit de Cité. Le 10 avril, Nagui lui consacre Taratata sur France 2. Le 25 avril, Laurent Boyer en fait de même à Fréquenstar sur M6. Très affectée par la mort de Michel, France refait néanmoins de la scène, et du 10 au 12 et du 22 au 25 septembre, à Bercy, est capté l’album « Simple je, débranchée à Bercy », paru fin octobre, dont sont tirés les simples « Mademoiselle Chang » en mai, « Si, maman si » en novembre, « Il jouait du piano debout » en décembre. Fin janvier 1994, « Simple je, rebranchée à Bercy » propose la suite. Cela donne les simples « La chanson de la Négresse blonde » en février, « Le paradis blanc » en mars et « Les princes des villes » en novembre, plus le double album « Simple je, l’intégrale Bercy ». Elle reçoit le trophée Femmes en or pour son spectacle à Pleyel, du 27 septembre au 1er octobre, qui, en décembre 2005, fera l’objet d’un album.
Message personnel
Entre-temps, le 12 février 1994 elle est de retour à Taratata puis le 5 novembre 1996 tandis que sort l’album « France », enregistré au Record Plant de Los Angles, avec les simples « Plus haut » en mars, « Message Personnel » de Françoise Hardy en octobre, et « Privée d’amour » en novembre. Il comprend encore « A quoi il sert ? », « Laissez passer les rêves », « Que l’amour est bizarre », « Débranche ! », « Lumière du jour », « Résiste », « La minute de silence », « Évidemment », « Ella, elle l’a », « Les princes des villes » … Du 5 novembre au 17 novembre 1996, elle se produit à l’Olympia où elle reprend « La groupie du pianiste » et « Les uns contre les autres ». Le 22 mars 1997 à la TV-Cité de la Plaine Saint-Denis elle offre un concert acoustique sur M6 où elle chante « La mamma » avec Charles Aznavour, « Attends ou va-t’en » de Serge Gainsbourg, édité en simple en mai. Cela enfante un double CD en avril, après le remix, en février, de « Résiste ». Puis de sérieux problèmes de santé et le décès de sa fille, fin 1997 de la mucoviscidose, font que France Gall met fin à sa carrière. Le 9 octobre 2001, France 3 diffuse France Gall par France Gall, un autoportrait conduit par Didier Varrod. Le 30 décembre 2002, TF1 programme Michel Berger par France Gall. En août 2004 paraît le simple « La Seule chose qui compte ». En 2006 elle est nommée marraine de l’association Cœur de Femmes. Le 21 novembre 2007 elle anime Tous … pour la musique qui rend hommage à Michel Berger sur France 2. Le 14 mars 2008 elle est au générique de Cœur de femmes, de la rue à la vie, un documentaire de Véronique Bonnet-Nora sur France 3. Le 13 décembre on la voit dans Johnny Hallyday : ça n’finira jamais … sur France 2. Le 24 avril 2009, Starmania, une histoire pas comme les autres célèbre les 30 ans de sa création sur France 2. Le 12 juillet 2010, Quatre idoles dans le vent de Mireille Dumas, avec Jean-Marie Périer, est consacré à Sylvie Vartan, Françoise Hardy, Sheila et France Gall sur France 3. Le 8 septembre, cette chaîne propose Vu du ciel de Yann Arthus-Bertrand sur le Sénégal en présence de France Gall. En 2013 elle est faite Chevalier de la Légion d’Honneur. En 2015, avec une volonté indéfectible, France Gall conçoit Résiste avec Buck Dawit, comédie musicale puisant dans son répertoire et celui de Michel Berger, avec une troupe de jeunes talents, Corentine Blanckeart, Léa Deleau, Victor Le Douarec, Gwendal Marimoutou et Elodie Martelet, au Palais des Sports, du 4 au 29 novembre.
Respect.
Magazine : Jukebox Magazine
Par Jacques Leblanc
Date : Janvier 2019
Numéro hors-série : 44
Note : cet article est paru pour la première fois dans le numéro 346 de Jukebox Magazine, en octobre 2015.