France Gall, la “ye-ye” mas activa del mondo (Presse) Espagne 🇪🇸

L’article retranscrit et traduit*

Article en langue espagnole paru dans le magazine Ama en novembre 1965. : France Gall, la "ye-ye" mas activa del mondo (Presse) Espagne 🇪🇸

La sympathique chanteuse France Gall, qui a rendu célèbre la chanson “Poupée de cire” et qui a gagné le Festival de l’Eurovision, est aujourd’hui à la une de notre magazine.

France est admiratrice de notre pays, où l’on a toujours applaudi ses meilleures créations.

Malgré ses goûts modestes, France aime bien aller faire les magasins du Faubourg Saint-Honoré. Dans l’image ci-dessous, elle choisit un costume dans une boutique.

Des lettres, des appels, des contrats… France Gall est une yéyé très active. Le nom de France Gall avait dernièrement été associé à une très connue salle de concerts madrilène. France Gall, la yéyé du moment, va bientôt chanter à Madrid, bien que des imprévus de dernière minute aient retardé son arrivée.

“La poupée de cire” – telle qu’on connaît la chanteuse à l’heure actuelle – a passé un été plein d’activités et d’agitation. Son unique saison de repos fut le mois d’août, qu’elle laissa libre de contrats pour aller avec sa famille à Sardague et pratiquer son sport préféré : la pêche sous-marine.

Les journaux de type sensationnaliste ont souvent publié des nouvelles portant sur les supposés amours de la petite chanteuse. Son père a même tenu un procès contre un journal français qui a comploté une histoire d’amour entre France et le chanteur français Claude François. Il a aussi été dit qu’elle était amoureuse d’un jeune chanteur catalan ; mais jusqu’à présent on a juste pu vérifier que le seul grand amour de France Gall est son métier, ses chansons.

– Je chante parce que ça me plaît – dit-elle – et parce que je n’avais presque pas d’autre choix. Chez moi on est tous musiciens : mes frères, mon père. Même moi j’ai appris la guitare avant les mathématiques, que l’on m’a enseigné au Lycée Paul Valéry de Paris.

– Ta famille est-elle satisfaite du métier que tu as choisi ?

– Oui ; bien sûr. Quant à moi, je suis plus satisfaite de moi-même que quand j’étais à l’école.

– Quelle était la carrière que tes parents comptaient te donner ?

– Ma mère était plus incline à ce que finisse ma scolarité. Par contre, mon père voulait que je chante. Il m’encourageait constamment, en me montrant des chansons et en éduquant ma voix. J’adore aussi la danse et j’ai pris des leçons pendant quelques mois à l’académie de ballet de Mouriel, la sœur de Jean-Paul Belmondo.

Les lettres sont de plus en plus nombreuses, Les yéyés du monde entier lui envoient des tonnes de lettres. La nage est un de ses grands loisirs. Même en plein automne, elle aime prendre un bain à la piscine.

Nous savons que France a reçu une offre de contrat avec Columbia pour sept ans, avec des chiffres plus que respectables. Quand on lui a demandé à propos de cela :

– Je n’ai pas de temps pour jouer au cinéma. Il ne me reste même pas du temps pour y aller en tant que spectatrice.

– Et tu aimes le théâtre ?

– Je n’y vais jamais. Jean Meyer m’a proposé de me révéler comme actrice, mais j’ai refusé l’offre. Ça m’ennuie de penser que je dois toujours jouer le même rôle. Moi j’aime la variété, l’improvisation, le mouvement.

– Quels rythmes préfères-tu chanter ?

– J’aime tous les rythmes qui vont avec la jeunesse d’aujourd’hui.

– Que penses-tu de la jeunesse ?

– Ils sont très agréables, en tout cas avec moi. Depuis que j’ai gagné le festival, je reçois beaucoup de lettres. J’ai dû chercher une secrétaire pour qu’elle s’en occupe.

– Quel est ton genre de garçon ?

– Je n’ai pas un type concret ; mais j’aimerai qu’il ait les yeux clairs.

– Quels sont les habits que tu préfères ?

– Les pièces simples. Je porte habituellement des jupes plissées, des pantalons et des tricots en cachemire.

– As-tu beaucoup d’amis ?

– Oui ; j’ai en plus deux amis inséparables : un petit caniche noir, nommé « Nougat» ; et le téléphone, j’aime passer des heures au téléphone avec mes amis.

– Quels sont tes chanteurs préférés ?

– Bécaud, Claude François, Françoise Hardy et Michel Legrand.

On a souvent parlé de la timidité de France Gall, de son trac avant de se présenter face au public.

– Est-il vrai que tu as beaucoup le trac avant de sortir sur scène ?

– À vrai dire, je n’ai pas peur, sauf quelques minutes avant et pendant les premières phrases de la première chanson ; après, plus rien, comme si je chantais chez moi.

Et France continue à nous parler de ses projets. Une vie de travail intense où elle présente ses chansons au monde entier ; accompagnée par “les Français”, un jeune quatuor joyeux et dynamique qui sait être le meilleur fond pour ses mélodies.

France Gall est, à ses dix-neuf ans, une bosseuse infatigable, amoureuse de son métier, qui continuera à chanter partout dans le monde jusqu’à ce que… un jeune garçon aux yeux clairs conquière son cœur.

*Traduction : Fanbabou47

Magazine : Ama (Espagne)
Article en espagnol
Date : Novembre 1965
Numéro : 139

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