Évidemment au top (Presse)

L’article retranscrit

Il était une fois … C’est sans doute une bonne fée du show-biz qui s’est penchée sur le berceau de la petite France, car à seize ans déjà elle apparaît au hit-parade de l’époque avec « N’écoute pas les idoles », une chanson écrite par Serge Gainsbourg.

C’était en 1964. France Gall depuis sa plus tendre enfance était bercée dans un milieu musical.

Son père, qui était auteur compositeur, écoutait des disques de jazz qui ont été la première culture musicale de la petite France. De plus il recevait dans la maison familiale de nombreux chanteurs, entre autres Charles Aznavour qui venait répéter.

Quoi d’étonnant alors qu’à la suite d’un essai de voix que son père lui fait passer au studio des Champs-Élysées elle enregistre son premier disque. Elle gagne le grand prix de l’Eurovision avec « Poupée de cire, poupée de son » du même Gainsbourg et, contrairement à la plupart des chanteurs qui ont gagné ce prix, elle ne sera pas une étoile filante. Elle devient l’idole de toute une génération, celle des années 60.

En 1974 c’est la rencontre avec le talentueux musicien pianiste Michel Berger qui va changer sa carrière musicale. De cette rencontre naîtra un premier tube. « La déclaration ». France réussit alors à mener de front ses deux carrières : celle de mère de famille, elle a deux petites filles qui vivent complètement protégées hors du monde du show-biz, et celle de star. Elle renoue avec le succès au rythme d’un album tous les deux ans, albums qui deviennent tous disques d’or ou de platine, avec des chansons et musiques concoctées par Michel Berger, son mari. Son premier concert, qui sera un succès, elle le donne au Théâtre des Champs-Élysées. Elle participe à l’opéra-rock de Michel, « Starmania » aux côtés de Balavoine qui deviendra le meilleur ami de la famille Berger. Avec Balavoine, elle partagera cette envie d’aider les peuples en difficulté, notamment en Afrique où elle rencontre Babacar, l’enfant noir dont Michel Berger a mis l’histoire en musique. En 87, c’est un nouveau personnage de légende, la chanteuse Ella Fitzgerald avec « Ella elle l’a » qui installe France aux meilleures places du Top 50. Sa fidélité en amitié est sans faille, elle aime se retrouver avec des amis pour raconter des souvenirs. La mort de Balavoine et de Coluche, elle l’a ressentie au plus profond d’elle-même et sa dernière chanson, « Évidemment », a été écrite en souvenir des amis qu’elle aime et qu’elle ne reverra jamais. Mais si France n’oublie pas l’absence, elle adore la vie et c’est pour ces trois passions qu’elle existe : ses enfants, Michel et la musique.


6 questions à …

« Évidemment », ta dernière chanson, est-elle dédiée à Daniel Balavoine ?

Oui, mais pas qu’à lui, elle est aussi dédiée à Coluche qui nous a quittés. C’est une chanson sur l’absence en général et sur le manque que l’on ressent quand quelqu’un qu’on aime disparaît.

Où a été tourné le clip ?

En Italie, au bord de la mer, à une heure de Rome, pour les extérieurs. Nous voulions trouver le soleil et à cette époque, en France, il pleuvait sans arrêt. Les scènes intérieures ont été tournées à Rome, à Cinecitta, les studios dans lesquels se sont fait les plus grands films italiens.

Aurais-tu envie de faire du cinéma ?

Non, ce n’est pas mon truc. Je m’ennuie entre les scènes car il faut attendre des heures dans sa loge. Et les tournages ont souvent lieu de très bonne heure le matin, ce qui était le cas pour le tournage du clip, et moi je ne suis pas une lève-tôt …

Pendant le tournage du clip, y a-t-il eu des aventures ?

Pas vraiment, mais une histoire drôle. La maison bleue que l’on voit dans le clip était la poste du village, il a fallu parlementer avec les PTT italiens. Il fallait que cette maison ait l’air d’être au bord de la mer, aussi nous avons déversé des tonnes de sable dans la rue. Seulement, ensuite, il a fallu balayer !

Des projets pour cet été ?

Vacances, vacances, vacances avec ma petite famille. Cette année avec mes tournées et mon spectacle je n’ai pas eu le temps de beaucoup voir mes deux filles.

Ensuite, un nouveau disque, un nouveau spectacle ?

Oui, mais pas tout de suite. Je ne pourrais pas vivre sans musique, rien ne remplace pour moi le bonheur d’être en studio, entourée de musiciens.

Discographie

Le premier 45 tours de France Gall « N’écoute pas les idoles » remonte à 1964.
Il serait trop long de vous citer tous ses disques entre 64 et 75.

Albums

  • 1975 : 1er album avec « La déclaration »
  • 1977 : « Dancing disco »
  • 1978 : « Live théâtre des Champs-Élysées »
  • 1980 : « Paris France »
  • 1980 : Album des compilations
  • 1981 : « Tout pour la musique »
  • 1982 : « Live » Palais des Sports
  • 1984 : « Débranche »
  • 1985 : « Live » Zénith
  • 1986 : Triple “Live”
  • 1987: « Babacar », (WEA et Apache)

Magazine : Top 50
Date : du 16 AU 22 mai 1988
Numéro : 115

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