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France Gall se produit à Pleyel.
Avec un tout nouveau spectacle qu’elle a monté elle-même, “à l’arraché” et sur un coup de cœur.
Avec de nouveaux musiciens, dont le guitariste de Peter Gabriel, et un joueur de bandonéon norvégien. Avec des chansons de Michel Berger qu’elle chante pour la première fois (“Quelque chose de Tennessee”, “Message personnel”, “Les Uns contre les autres”). Avec aussi les Gosbos (comprenez beaux gosses), quatre rappeurs venus de banlieue qu’elle avait invités lors de son précédent spectacle de Bercy. “Je suis devenue amie avec eux. Depuis, on vit quasiment ensemble, on parc en vacances ensemble. Ils me font sourire et c’est tellement important.”
Les Gosbos accompagnent France de leurs danses et de leurs chœurs pendant tout le spectacle. “Quand j’ai fait le bilan de ce qui m’a rendue heureuse pendant cette dernière année, je me suis rendu compte que c’était que je faisais de la musique, la musique de Michel. Si je ne l’avais pas … La musique a une celle force et pas seulement pour moi. Je reçois cous les jours des lettres d’ados mal dans leur peau, suicidaires, qui retrouvent le goût de vivre grâce à la musique.”
Pleyel, temple parisien de la musique classique, s’ouvre pour France, et pour la première fois depuis vingt ans, à des mélodies populaires.
“Michel rêvait d’y chanter. Mais Pleyel restait fermé à la musique de notre époque. Et puis, cette année, ça s’est débloqué. C’est un formidable cadeau qu’on me fait.”
Pleyel n’est, cependant, qu’une étape de la tournée de France Gall à travers la Belgique, la Suisse et la France. Après quoi, elle ira s’installer quelques mois à Los Angeles. “J’y vais avec mes enfants pour qu’ils apprennent l’anglais. Ils deviennent des adolescents et je me sens un peu perdue. J’ai été une excellence mère quand ils étaient bébés, mais devant l’adolescence, je suis beaucoup moins à l’aise. Avec Michel, nous étions convenus que ce serait lui qui les prendrait en charge à cette époque de leur vie. Il disait tout le temps qu’il fallait qu’ils parlent couramment anglais. Alors, je suis son conseil. Los Angeles est une ville ennuyeuse à long terme pour une Française et je me suis demandé ce que je pourrais faire pour ne pas flipper pendant que Pauline et Raphaël seront à l’école. Et je me suis dit : pourquoi ne pas y enregistrer un album avec les chansons les plus importantes que Michel a écrites ? Cet album devrait sortir dans de nombreux pays. Pour que la musique de Michel Berger continue de me donner de la force et, en même temps, du bonheur aux autres.”
Annick Le Floc’Hmoan
Magazine : Elle
Date : Septembre 1994
Numéro : Inconnu